Vallée de Chaudefour : les aménagements du début du XX° siècle
constructions de Chaudefour
Aux plans rapprochés successifs : la passerelle sur la couze, le nouveau pont de la route puis le chalet Sainte-Anne.
Plus en hauteur, à droite , l'hôtel et, au fond à gauche, deux villas

 

Dans les dernières années du XIX° siècle, une station thermale fut projetée dans la vallée de Chaudefour. Un premier bâtiment (le chalet Sainte-Anne) vit le jour, suivi de plusieurs autres au début du XX° siècle. Deux initiatives se succédèrent, qui tournèrent court l'une et l'autre; la station fut abandonnée en 1920 et les derniers reliquats furent rasés à la création de la réserve naturelle.

 

repères chronologiques

  • 1878 : validation des qualités thermales de l'eau de sources dans le voisinage de celle qui sera ultérieurement baptisée "source Sainte-Anne"
  • vers 1890 : Paul Santini, sous-officier d'infanterie coloniale, qui a épousé une demoiselle de Chambon-sur-Lac, parcourt la vallée et prélève des échantillons d'eau des sources. Il s'emballe pour un projet de thermalisme et s'associe à un médecin thermaliste. Le projet reste limité, à la hauteur de leurs modestes moyens.
  • 1898 : construction du chalet Sainte-Anne, édifié à cheval sur la source, directement sur la rive abrupte de la couze. Une petite passerelle permet d'y accéder et une modeste paillote offre un lieu de dégustation aux candidats curistes. Ceux-ci montent depuis Chambon à dos d'âne ou de mulet car il n'y a qu'un chemin.
  • 1906 : décès de Paul Santini. Fin du premier projet.
  • 1908 : un groupe d'investisseurs parisiens, avec à sa tête Charles Masse, présente un projet ambitieux de station thermale et climatique.
  • 1910-1911 : construction de la route, de l'hôtel, des villas.
  • 1913 : pas de réel succès commercial, la société d'aménagement est dissoute
  • 1914 : échec de la mise en vente aux enchères - la guerre met un coup d'arrêt définitif
  • 1920 : liquidation de l'ensemble à très bas prix - il n'y aura jamais de relance.
 
plan approximatif de la station de Chaudefour
d'après R. Bogros  -  fond de carte Géoportail  -  le chalet Sainte-Anne est à 1205 m d'altitude
tout ce qui restait de ces constructions du début XX ° fut rasé à la création de la réserve naturelle
 

 

cartes postales anciennes

Puisque tout a disparu, reste les cartes postales anciennes. On en trouve beaucoup, en particulier sur Delcampe. Un assez grand nombre montrent les aménagements de la station thermale. La plupart sont cadrées avec la Dent de la Rancune et / ou la Crête de Coq en arrière plan. C'est un peu monotone (j'en ai toutefois choisi une comme image de présentation de la page).
En voici quelques autres.

 

Accéder à la vallée : en diligence, avant l'automobile

La diligence de Besse

La diligence de Besse au Rocher de l'Aigle

Desserte de l'hôtel par la navette automobile du PO

Navette du PO conduisant â Chaudefour Navette du PO conduisant â Chaudefour Navette du PO conduisant â Chaudefour

Pont sur la couze, à l'entrée de la vallée

Sur la route montant à la vallée

La navette du PO devant l'hôtel

Sur ces trois cartes postales, des alentours de 1910, on voit la navette du PO (chemin de fer de Paris à Orléans). Sur les cartes agrandies, le sigle "PO" est très visible sur les portières. Elle conduisait les voyageurs jusqu'à l'hôtel depuis une gare du PO, a priori celle du Mont-Dore.   L'accessibilité de la vallée était un point faible, qui empêcha d'amorcer un cercle vertueux où la fréquentation aurait conduit à étoffer les services et distractions, qui auraient pu aboutir à l'essor de la station.

 

Les bâtiments

Le chalet Sainte-Anne vers 1900

Le chalet Sainte-Anne et l'hôtel

Le chalet Sainte-Anne - vue en direction de l'aval

   
 

L'hôtel - au fond, à droite, le logis du garde

L'hôtel sous la neige

 

 

Le buron et les villas â Chaudefour Les villas de Chaudefour dont une en construction Troupeau paissant â Chaudefour au-dessus des villas

Le buron et deux villas

Les villas dont une en construction, vers 1910

Troupeau pâturant au-dessus des deux villas

Le buron date des environs de 1880. Il n'a rien à voir avec le projet de station thermale. Mais, lors du fonctionnement de celle-ci, les visiteurs pouvaient s'y fournir en lait.
À ce propos, vous pouvez remarquer, sur la carte de droite, que toutes les vaches du troupeau sont des salers, sauf celle de gauche.

 

Le buron en construction

Le buron en construction, vers 1880


 

liens

• sur Sancyvision, thermalisme dans la vallée de Chaudefour
• sur le blog d'un rochassier : l'éphémère station thermale   (pages fermées, les voir dans la Wayback Machine)
• revue Oreina de février 2011 : au sein d'un article sur les papillons de la vallée, histoire détaillée de la station .pdf

article, ouvrage

Raymond Bogros a étudié l'histoire de cet aménagement. Il a écrit :
• Chaudefour : les essais de mise en valeur thermale et touristique 1890-1960 - Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne tome XCV n°709 avril-juin 1991 - pages 295 à 310
Chaudefour, station thermale éphémère - histoire et souvenirs (avec Élisabeth Thomas-Le Mouël) - 1993 , édité par le parc des Volcans


 

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